ALERTE AUX ÉLUS

En Corse, le secteur des déchets est particulièrement soumis à l’emprise mafieuse

Le 23 octobre débute l’enquête publique sur « le Plan déchets ».
Ce plan est une catastrophe pour la Corse et les Corses.
Il vous demande, notamment, de valider la filière « Combustibles solides de récupération » (CSR) qui est la plus coûteuse pour les deniers publics et la plus dangereuse pour notre environnement.
Étrangement, aucune information vérifiable ne vous est donnée pour que vous puissiez vous prononcer en connaissance de cause.

L’Office de l’Environnement, avec le SYVADEC, vous met, ainsi que tous les Corses, devant un quasi fait accompli.
En premier lieu, vous devez savoir que ce plan, opposable aux tiers, aura des conséquences incalculables sur les finances des EPCI et, par répercussions, sur l’ensemble de vos administrés.

Êtes-vous prêts à assumer de nouvelles et très fortes augmentations de la fiscalité locale, dans un contexte économique déjà très difficile, pour payer des filières de traitement des déchets totalement inadaptées à notre territoire pour le plus grand profit de groupements économiques privés ?

Il est encore temps d’exiger une gestion des déchets publique, responsable et économe.

Élus, vous avez le pouvoir de décider, vous avez aussi la responsabilité d’un choix urgent et majeur pour l’avenir des Corses d’aujourd’hui et de demain.

  • Soit, promouvoir et installer, à partir de vos EPCI, une filière de tri, de compostage, voire de méthanisation, sûre, plus simple, déconcentrée, publique et bien moins coûteuse à mettre en œuvre.
  • Soit, accepter, dans l’opacité la plus totale, sans aucune maîtrise, une filière industrielle privée, centralisée économiquement et géographiquement, polluante et très chère.

PROBLEMATIQUES

Des coûts d’investissement non maîtrisés :

Le Plan n’apporte aucune justification au coût des « chaufferies » qui vont brûler les Combustibles Solides de Récupérations (déchets de toutes sortes, réduits en paillettes, pour servir de combustible) : 119 millions d’euros par site si elles incinèrent aussi les CSR issus des déchets du BTP et 50 millions d’euros par site si elles n’incinèrent que les CSR issus des DMA (Déchets Ménagers et Assimilés).

Cette énorme différence n’est justifiée par aucune raison technique car le processus de préparation matière, les méthodes d’incinération et de production électrique, ainsi que les surfaces du bâtiment qui les accueille sont quasiment similaires.
Le prix des incinérateurs, avec les tonnages annoncés, sont bien compris entre 100 et 130 millions d’euros, soit 200 à 260 millions d’euros pour 2 installations….auxquelles s’ajoutent les 120 à 140 millions d’euros prévus pour les usines de tri et de fabrication des CSR de Monte et CAPA/Sarrola !

Ainsi, 300 à 400 millions d’Euros seraient injectés dans une filière qui va aussi générer une très forte augmentation des charges d’exploitation !

Nous vous suggérons d’exiger de l’Etat et de la CDC la moitié, seulement, de ces moyens financiers prévus pour investir plutôt dans la mise en œuvre :

  • D’un tri à la source efficace et généralisé
  • De création de plateformes de compostage proches des villages et des villes,
  • D’une déconcentration des moyens de transfert et de pré-tri en milieu rural
  • De construction de centres de tri publics sans production de CSR
  • D’ouverture de nouvelles Installations de Stockage de déchets Non Dangereux (ISDND) publiques pour les 30 années à venir
  • D’une politique volontariste de réduction des déchets à la source

Des coût d’exploitation exponentiels non révélés :

La filière CSR installée sur une île ne résout aucune des contraintes initiales, mais surajoute des problèmes autrement plus complexes qui ont tous un coût :

  • Dépenser pour trier….et sur-dépenser pour incinérer, telle est la logique du système
  • Augmenter les volumes et tonnages en installations de stockage car les mâchefers ne trouveront pas de solution pérenne de valorisation
  • Transporter les CSR fabriqués à Monte et Ajaccio sur le continent pendant la période de conception/réalisation des incinérateurs (5 à 10 ans) : 9000 à 12 000 camions/an selon nos calculs, pour une destination et un coût transport/traitement inconnus des auteurs du Plan.
  • Perte de revenus sur la revente des matériaux recyclables
  • Hypothétique rentabilité des chaudières, car le prix de revente de l’électricité produite est inconnu des auteurs du Plan et la Corse vient d’être dotée de 2 centrales électriques neuves.
  • Coûts de dépollution ignorés par le Plan :
    – stabilisation et maturation des mâchefers (actuellement facturés entre 110 et 120 euros la tonne sur le Continent, hors transport)
    – Transport et stockage des Refiom (600 à 800 euros/tonne – 4 à 5 millions d’euros/an pour la seule évacuation de ces résidus toxiques et dangereux de Corse)
  • Coût de surveillance et de gestion des risques sanitaires autour des incinérateurs

Une autre voie non étudiée par le Plan : atteindre 80 % de valorisation matière

  • Compostage de proximité et collecte séparative des biodéchets en zones d’habitat dense et vertical systématisés
  • Plateforme de compostage de proximité de différentes tailles, en fonction des territoires
  • Méthanisation des boues de station d’épuration
  • Tri à la source poussé : ménages, chantiers, activités économiques
  • Consignes des bouteilles et unités de lavage
  • Centres de tri hautes performance pour optimiser la valorisation matière, granulation des plastiques
  • Maillage de points de regroupement du tri en milieu rural, pré-tri avant transport, mise en balle directe de cartons et plastiques

Pour l’atteindre il est indispensable de réformer la gouvernance.

Les élus des EPCI peuvent et doivent reprendre leurs prérogatives : garder une autonomie locale d’action tout en regroupant les moyens. Les grands équipements publics (centres de tri et centres d’enfouissement) doivent eux s’appuyer sur une organisation régionale pour laquelle la CDC doit prendre l’initiative.

Le Syvadec a voté l’attribution du marché de conception, réalisation, exploitation, maintenance du Centre de Tri et fabrication de CSR de Monte à un consortium constitué des Entreprises AM Environnement, Energipole, Suez, Natali, Fusella… pour un montant de 248 millions d’euros.
Le projet de Centre est situé en Espace Stratégique Agricole et suscite les réserves de la CDC qui ne le financera pas…mais le plan n’en parle pas.

Le projet a été voté en réunion du SYVADEC du 16/12/2020 (Orientations stratégiques du SYVADEC)
7 élus sur 105 étaient présents.

Ce secteur est particulièrement soumis à des exactions criminelles, doit-on y voir une désertion face à ces pressions ?

L’association A SPIRIATA a demandé à Monsieur le Président du SYVADEC le bordereau de prix du Marché et la formule de révision des prix appliquée. Le Président SYVADEC refuse de communiquer ces pièces en invoquant le secret des opérations commerciales.
Nous demandons et recommandons à tous les élus des EPCI adhérents au SYVADEC et aux élus de l’Assemblée de Corse de demander ces pièces pour pouvoir à minima programmer les dépenses de fonctionnement du service de gestion d’Ordures Ménagères et Assimilés pour les prochaines années et connaître ainsi la progression des taxes qu’ils vont devoir imposer à leurs administrés.

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